La crise sanitaire du COVID-19 impacte fortement le monde de l’expertise immobilière. Retour d’expérience et point sur la situation à l’heure du déconfinement avec Marie Kaplan, responsable du Pôle Expertise Immobilière d’Arca Conseil.
Bonjour Marie, peux-tu nous dire comment ton service s’est organisé face au confinement ?
En préambule, je tiens à remercier mes équipes car, il a fallu se mobiliser, s’adapter très rapidement pour assurer la continuité de notre travail et répondre aux besoins de nos clients.
Pour chaque nouvelle demande, nous analysions et nous déterminions si le dossier pouvait être réalisé sur pièces avec toutes les garanties de fiabilité. Dans le cas où nous pouvions traiter le dossier, nous contactions notre client pour lui proposer cette option- ou nous lui demandions si dans le cas contraire – il préférait attendre la fin du confinement pour que nos experts puissent à nouveau se déplacer.
Bien sûr, nos clients que je remercie sincèrement pour leur compréhension, ont parfaitement intégré ces contraintes et nous avons échangé régulièrement avec eux sur chaque dossier pour trouver la meilleure solution.
Dans quelle mesure peux-tu réaliser des évaluations ?
Nous avons pu traiter les dossiers urgents pour lesquels les clients avaient des besoins de valorisation qui ne pouvaient attendre. En échangeant avec les différents services nous avons réussi à trouver les solutions adéquates pour chaque dossier.
Qu'est-ce qui change avec une expertise sans déplacement ?
L’analyse du quartier et du bâti doit se faire via d’autres moyens que le déplacement physique, nous utilisons de nombreuses bases de données qui nous permettent de rassembler les informations et de les recouper afin d’affiner notre étude. Les documents que nous transmettent nos clients sont indispensables car nous pouvons sécuriser notre analyse : contrôler les parcelles, via la désignation (qui se trouve sur le compromis, le titre de propriété, la copex et, certains bordereaux d’hypothèque), accéder au descriptif du bien…
Cependant rien de mieux qu’une visite intérieure pour valoriser un bien immobilier.
Comment as-tu préparé la reprise des déplacements, notamment pour les visites intérieures ? Il y a t-il des consignes, des contraintes particulières ?
Depuis la semaine dernière notre pôle expertise immobilière met tout en œuvre pour que les déplacements puissent reprendre à partir du 11 mai. Nous devons respecter les consignes sanitaires, protéger nos salariés, nos clients ainsi que les experts membres de notre réseau. La profession a rédigé un guide de préconisation pour la reprise physique du travail que nous entendons respecter scrupuleusement.
Il indique notamment les consignes à respecter lors des visites intérieures des biens : respect des gestes “barrière”, port de masques, portes et interrupteurs uniquement manipulés par le résidant, etc… Nous transmettrons ces informations à nos clients pour chaque visite afin que tout se déroule pour le mieux.
Nous n’avons pas pour l’instant de limites territoriales. L’ensemble de notre réseau est en ordre de marche, nous prenons chaque dossier un par un afin de déterminer quelle est la stratégie sanitaire et d’expertise à adopter. Si une quelconque problématique émerge après l’étude d’un dossier, nous pouvons continuer à traiter les dossiers sur pièces, cette méthode ayant fait ses preuves pendant le confinement.
Les points de vues divergent sur les répercussions de la crise sanitaire sur le marché de l’immobilier. Quel est ton avis ?
Effectivement il y a plusieurs discussions en cours dans la profession et nous y participons activement. En tout état de cause, l’important est d’être transparent vis-à-vis de nos mandants et nous ne pourrons mesurer les impacts de la crise certainement avant quelques mois.
Nous sommes à l’écoute du marché et l’ensemble des professionnels de l’immobilier auront à mon sens la mission de collaborer afin de partager un maximum d’informations. A ce titre, nous restons disponibles pour échanger sur notre vision du marché avec nos clients ; c’est d’ailleurs l’un de nos objectifs pendant cette période, communiquer avec eux et les aider à orienter leurs décisions.
En tant que membre de la principale chambre d’expertises immobilières, peux-tu nous en dire plus sur l’organisation de la profession dans ce contexte ?
Nous sommes tous très « connectés », il y a de nombreux groupes de discussion pour échanger sur nos dossiers et sur les problématiques que nous rencontrons. La CEIF FNAIM communique avec nous régulièrement en nous donnant des conseils juridiques et nous pouvons les contacter si nous en ressentons le besoin.
J’ajoute à cela que de nombreuses organisations syndicales animent des web conférences que nous suivons assidument pour nous ternir informés des évolutions du marché et de la reprise des activités immobilières.