Les entreprises face au remboursement de leur prêt garanti par l’État (PGE) Arca Conseil 1 avril 2021

Les entreprises face au remboursement de leur prêt garanti par l’État (PGE)

Réglement PGE
Le 25 mars 2021, le PGE fêtait son 1er anniversaire. Une échéance redoutée par de nombreuses entreprises, puisqu’après une année de répit (très relatif), les chefs d’entreprise doivent envisager de rembourser leur prêt

Le 25 mars 2021, le PGE fêtait son 1er anniversaire. Une échéance redoutée par de nombreuses entreprises, puisqu’après une année de répit (très relatif), les chefs d’entreprise doivent envisager de rembourser leur prêt – alors même que la situation économique reste incertaine. Les acteur concernés – banques prêteuses, Bpifrance, la Banque de France et la CPME (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises) – font un état des lieux pour estimer la capacité de remboursement des entreprises endettées, ainsi que les délais. Et selon les sources, les prévisions varient… 

Les 3 options des entreprises au 1er anniversaire de leur PGE

La 1ère année de souscription de leur prêt garanti par l’État, les emprunteurs étaient totalement exempts de remboursement. Après 1 an, 3 options :

  • Le remboursement intégral immédiat.
  • L’amortissement du prêt sur 5 ans : l’entreprise commence à rembourser en 2021 son PGE souscrit en 2020.
  • Le report d’1 an : le 14 janvier 2021, le Gouvernement annonçait une nouvelle possibilité. L’entreprise peut demander un différé de remboursement d’une année supplémentaire. Attention, le décalage s’applique uniquement sur l’amortissement du capital. Pour un PGE contracté en 2020, l’entreprise commence à rembourser les intérêts et les coûts de garantie en 2021 puis rembourse le capital à compter de 2022.

Consommation des fonds, décisions de remboursement, craintes des PME/TPE… le point à date

En 2021, plus de 650 000 entreprises ont bénéficié d’un PGE. Parmi elles, une très large proportion de TPE (environ 90%). Les emprunteurs sont sondés par les différents acteurs du dispositif :

  • 2/3 des entreprises n’ont pas utilisé les fonds. Seules 23%(1) des TPE/PME auraient consommé la quasi-totalité de leur PGE, selon Bpifrance. Un pourcentage a priori rassurant, le remboursement devrait être facilité. Mais la situation sanitaire restant incertaine, cette projection doit être tempérée. Les entreprises en effet ont tendance à constituer des liquidités par précaution. Dans la mesure où confinements et couvre-feu continuent de s’enchaîner, fort à parier que nombre d’entreprises opteront pour un remboursement différé dans le temps.
  • Pour preuve, Bpifrance recense les prévisions de remboursement intégral et immédiat : seulement 9% des entreprises rembourseraient tout leur PGE en 2021. Pour 59%, le remboursement serait étalé sur la durée maximale de 6 ans.
  • 8% des chefs d’entreprise se disent inquiets, craignant de ne pas pouvoir rembourser. Si ce chiffre est relativement faible, son accroissement est alarmant : en juillet 2020, l’inquiétude ne concernait que 4% des chefs d’entreprise.

Non-remboursement du PGE : les prévisions

Selon Bpifrance et le gouverneur de la Banque de France, 4 à 7% des PGE ne seront pas remboursés. De son côté, la CPME est plus alarmiste : elle estime le défaut de remboursement à 16%. Face à ce constat, plusieurs solutions sont proposées.

  • Les organisations patronales demandent l’allongement de la durée maximale de remboursement du PGE – de 6 ans actuellement à 8 ans.
  • Le président de la CPME demande la mise en place d’un prêt de consolidation. Il s’agirait de regrouper l’ensemble des dettes de l’entreprise dans un prêt unique, remboursable sur 10 ans.
  • Des parlementaires mettent en cause le taux d’intérêt du PGE. S’opposant à l’avis du gouverneur de la Banque de France, qui estime que le taux plafonné à 2,5% est bon, ils proposent de baisser le taux d’amortissement à 1%.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Les prêts participatifs garantis par l’État, solution à l’endettement ?

20 milliards d’euros de prêts participatifs garantis par l’Etat à 30%, c’est la nouvelle mesure gouvernementale pour renforcer les fonds propres des entreprises. Les emprunts, assimilés à des quasi-fonds propres, n’adressent plus le besoin urgent de liquidités des entreprises, mais la relance. Seules les entreprises viables – mais fragilisées par la crise – y accèdent, dans un objectif d’investissement. Si ce dispositif ne règle pas le problème de l’endettement – le nombre de défaillances d’entreprises devrait augmenter en 2021, par effet de rattrapage au moment de rembourser les PGE, entre autres – il permet aux entreprises les plus solides d’amorcer efficacement la relance.

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